Nous sommes heureux de vous accueillir aux « Jardins de La Muette » qui s’épanouissent dans un parc clos de murs de près de trois hectares. Ils bénéficient du label « Jardin Remarquable » délivré par le Ministère de la Culture (six jardins sont ainsi labellisés dans le département de l’Aisne) et sont compris dans un périmètre inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en décembre 2004 (murs, pavillons, portail, tours, pigeonnier).

Le charme du lieu réside dans l’implantation dominante du bâtiment principal et de ses jardins, et dans la remarquable succession de ses murs, qui sont à la fois : enceintes, murs de soutènement pour des jardins en terrasse et murs de clôture du domaine. Cet aménagement défensif qui remonte au Moyen Age, époque où le château de la Muette contrôlait fermement une route importante et a perduré pendant les troubles politiques et religieux du XVIème siècle, est assez peu fréquent dans la région, exception faite évidemment des forteresses royales et princières implantées dans le Valois.

Le parc de la Muette, quoique structuré par des interventions successives, principalement depuis le XVIème siècle, offre un ensemble cohérent, agréable et équilibré. Son caractère de jardin paysager, entre terrasses successives de pelouses (influence anglaise) et broderie (influence française), offre des points de vue et des ambiances à mettre en relation directe avec les éléments d’architecture du lieu.

Bienvenue à La Muette

On accède aux jardins par une grille de réalisation récente. Sur la droite, d’anciens bâtiments à usage probablement agricole, récemment rénovés, jouxtent le pigeonnier du XVIème siècle.

En face, l’allée de marronniers (dans l’axe de l’église de Largny), mène à un beau portail réalisé probablement au XVIIIème siècle, lors des travaux d’agrandissement visant à transformer ce qui était un charmant et modeste manoir en « château ». Aux extrémités du mur qui encadre ce portail, deux petits pavillons d’ornement.

Vers la vallée, derrière la belle allée de tilleuls, un mur remarquable du XVIème siècle qui forme une terrasse dominant la vallée de l’Automne et offre une belle vue sur la forêt de Villers-Cotterêts.

En revenant vers la maison, un joli pavillon érigé au XIXème siècle, abrite l’entrée de la cave. Au-delà, une tour du XVIème siècle domine la route de la vallée de l’Automne.

Quant à la maison, sa partie centrale est du XVIème siècle. Il reste un agrandissement du XVIIIème siècle du corps de logis principal. Le petit retour qui longe la route d’accès est du XIXème siècle.

La grande tour carrée, qui fait partie de l’habitation et dont les pièces du rez-de-chaussée et du premier étage sont voûtées en pierre, correspond à l’époque des Longueval. Cette tour est surmontée d’une haute cheminée en pierres et briques. Une partie du corps de logis accolé à cette tour, qui comporte également une salle voûtée en pierre, date aussi du XVIème siècle.

On doit dater également du XVIème siècle, la petite tour carrée qui surplombe la route de la vallée de l’Automne. Elle est d’une grande hauteur et dotée de plusieurs meurtrières à mousquets. Celles-ci comportent, à l’intérieur du mur, d’étroites chambres rondes, destinées à empêcher que la fumée de la poudre ne revienne sur les tireurs ; l’évolution de ces armes à feu permit de ne plus avoir recours à ce genre de précautions dès la fin du XVIème siècle.

Les jardins de La Muette (Largny sur Automne)

Trois parties, dans le sens de la visite.

  • A droite de l’allée des marronniers, après la cour d’entrée et sa collection d’hydrangeas : en dehors des grands arbres, cette réalisation est récente, commencée en 2008. Un labyrinthe d’arbres fruitiers, pommiers et poiriers (vingt cinq variétés différentes) a été planté en 2009.

Le long d’un chemin d’eau, également installé en 2009, a été plantée une centaine de variétés d’arbres et arbustes d’ornement : érables, cornouillers, bouleaux, sorbiers, arbres aux mouchoirs, arbres aux anémones, arbres à miel, arbre aux caramels, etc. Cette collection s’accroit tous les ans.

  • Le parc lui-même, avec ses deux allées, fermé au fond par des vagues de pyracanthes.

L’allée de marronniers mène à la grille au fond du parc ouvrant sur un champ. Sur la gauche, elle rejoint une allée de tilleuls qui longe la grande terrasse élevée au début du XVIème siècle.

Aux pieds des tilleuls, un surprenant tapis de cyclamens…

Près de la maison, derrière la petite maison « volière », un très grand Abies pinsapo.

Une promenade a été aménagée au pied de la terrasse pour pouvoir longer et voir le mur du XVIème siècle qui la soutient. Dans le prolongement de cette promenade, sous la terrasse, un jardin de boules de buis se termine par un superbe tilleul dont les branches supérieures offrent une ombre agréable sur la terrasse ouest de la maison.

À côté de la petite maison « volière », un petit espace clos par des ifs et entourés de buis offre un brin de fantaisie : aulx, acanthes, anémones du japon, fougères, rosiers, pivoines…

Sur les murs de la petite maison « volière », de la maison principale et d’une maison de service attenante, des rosiers grimpants, remontants et parfumés. Au pied de la terrasse en pierre longeant la façade est de la maison, une plate-bande d’arbustes apporte une touche de couleurs.

  • Aux pieds de la maison, après le petit pavillon, un jardin de dentelles de buis Sempervirens Suffruticosa qui a aujourd’hui une soixantaine d’années. Ces buis sont victimes d’une attaque de champignons (Cylindrocladium buxicola) dont on ne connaît pas encore l’antidote. Nous nous efforçons de les préserver par tous les moyens dont nous disposons, dont la plantation de buis Faulkner dans les zones très abimées. Au centre des rosiers roses (Kordes – Home & Garden) et blancs (Kordes – Lion Rose) ont été plantés en 2007.